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“ C’est pas un métier, c’est ma vie.”

Claires Marcombes est Ostéopathe Animalier et enseignante à l’ISEMA. Pendant quelques minutes, elle nous fait le plaisir de nous raconter son métier, son quotidien, ses réussites comme ses difficultés. Elle nous explique aussi comment devenir un bon Ostéopathe Animalier.

Découvrez son interview en vidéo sur Youtube ou lisez la retranscription textuelle en dessous.

1. Ostéopathe Animalier, c’est quoi ?

Je suis Claire Marcombe, ostéopathe animalier et enseignante à l’ISEMA. Je suis installée à mon compte depuis plus de 16 ans. Je pratique sur tous les animaux. En clinique pour les chiens et les chats et à l’extérieur pour les chevaux. Ostéopathe animalier est un métier passionnant car chaque jour est différent. Chaque animal est différent et la prise en charge est toujours très intéressante.
Mon objectif au quotidien est d’apporter du confort à l’animal.

2. Comment devient-on Ostéopathe Animalier ?

Aujourd’hui, l’ostéopathie animale est un métier reconnu, ce qui n’a pas toujours été le cas. Cette reconnaissance récente passe par l’Ordre des Vétérinaires. Il faut gagner le droit d’exercer en validant 5 années d’études, par exemple à l’ISEMA, puis en passant un examen auprès du CNOV (Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires).

3. Quels sont débouchés ?

Je pense qu’il y a de beaux débouchés pour l’ostéopathie animale car la demande est très importante et plus les années passent, plus elle augmente.

On s’aperçoit que les gens sont de plus en plus dans la prévention. Cela engendre ainsi davantage de consultations en ostéopathie animale. On a la chance d’avoir un métier aujourd’hui qui est reconnu avec de bonnes perspectives.

4. Quel est le salaire ?

Un Ostéopathe Animalier gagnera sa vie en fonction du nombre d’heures qu’il fait. Comme toutes professions libérales, s’il fait beaucoup d’heures, beaucoup de consultations ou d’examens médicaux, il gagnera mieux sa vie que s’il en fait moins. Je pense qu’en début de carrière un Ostéopathe Animalier pourra gagner 1500 euros par mois. S’il est sérieux, qu’il n’hésite pas à faire des remplacements d’autres collègues et qu’il est d’accord pour faire des kilomètres, il pourra se permettre de bien gagner sa vie. Ensuite, au cours de sa carrière, en regroupant mieux les chevaux dans les écuries ou en ayant un cabinet lui permettant de faire plus de chiens ou chats et moins de déplacements, il progressera. Ainsi, je pense que sa rémunération pourra aller jusqu’à 2.000, 2.500 euros, voire même 3.000 euros par mois.

5. Quelle est la différence entre un Ostéopathe Animalier et un vétérinaire ?

L’Ostéopathe Animalier agit pour le confort de l’animal dans son quotidien. Il a un rôle de prévention très important afin que l’animal ne soit pas sujet à des douleurs aiguës qui l’obligent à aller régulièrement chez le vétérinaire. L’ostéopathe est là pour apporter un confort de proximité, un confort quotidien et surtout beaucoup de préventif, ne serait-ce que dans les conseils que l’on peut prodiguer. La prévention passe aussi par des petites choses à mettre en place pour éviter que le chien ne se fasse mal à répétition et que les solutions chirurgicales ou les thérapeutiques importantes soient les seules solutions.
Quant à lui, le vétérinaire a une batterie d’outils à sa disposition bien différente de l’ostéopathe. Et c’est pour ça que c’est très complémentaire.

6. Ostéopathe Animalier, pour qui ?

Je pense qu’il faut que l’étudiant se pose la question de la vie qu’il a envie d’avoir plus tard. Est-ce que sa vie est dehors par tous les temps et au contact des animaux toute la journée ? Ou est-ce que sa vie, c’est plutôt d’avoir des horaires fixes et se permettre de, pourquoi pas, continuer la compétition avec son cheval et être sûr d’avoir tous ses week-ends libres ? En l’occurrence, il y a des choses qui sont difficilement compatibles avec le métier d’Ostéopathe Animalier, surtout en début de carrière. Je pense donc qu’il faut vraiment essayer de se projeter et de se demander la vie que l’on a envie d’avoir pour savoir si c’est compatible avec le métier.

7. Comment es-tu devenue Ostéopathe Animalier ?

Je suis tombé dedans quand j’étais petite et je ne me vois pas faire autre chose. J’ai toujours su que j’avais envie d’aider les animaux. Au début, je ne savais pas comment. En terminale, j’ai découvert le métier d’Ostéopathe Animalier. A l’époque, il y avait une seule école en Angleterre et c’était encore très peu répandu en France. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont suivi dans ce projet fou et qui m’ont permis de réaliser mon rêve.

La création de mon réseau s’est faite via le bouche-à-oreille. Alors oui, ça fait un peu plus vieille école, le bouche-à-oreille. Mais à l’époque, Facebook et Instagram n’existaient pas, d’où la bonne vieille méthode de bouche-à-oreille qui reste la meilleure des communications.
Pour créer mon réseau, je me suis beaucoup intéressée aux activités de mes clients. Je n’hésite pas à me déplacer sur des compétitions et sur des évènements sportifs. Cela me permet par ailleurs de mieux comprendre ce que font les chiens, les chats et les chevaux que je traite en cabinet ou dans les écuries. Cela me permet aussi de mieux adapter les techniques.

8. Qu’est-ce qui est le plus difficile ?

C’est d’être confronté à la situation à laquelle on n’a pas la réponse. Heureusement, on peut communiquer avec les vétérinaires sur notre cas et avancer ensemble pour trouver des solutions et des alternatives pour des animaux qui souffrent. Heureusement, plus les années passent, plus on a de solutions. En travaillant comme ça, on peut avoir un super résultat.
Toutefois, parfois, quand il y a des troubles neurologiques importants, quand il y a des pathologies qui sont à l’origine de souffrances extrêmes pour l’animal, il faut se rendre à l’évidence et les aider à partir… et c’est dur.

9. Quelle est la consultation qui t’a le plus marquée ?

Il y a beaucoup de consultation qui m’ont marquée pour plein de raisons diverses. Celle dont j’aimerais parler concerne une chienne Bulldog anglaise que j’ai pu suivre tout au long de sa vie. Je l’ai vu à l’âge de 6 ou 7 mois pour des problèmes de poitrine pendant sa croissance. Ensuite, je l’ai suivie toute sa vie, lorsqu’elle a eu des chiots puis quand elle s’est mise à vieillir, à devenir plus raide et à avoir des douleurs chroniques. Enfin, j’ai eu la chance de la suivre jusqu’à ses derniers moments. Se dire qu’on a traité le même animal pendant toute sa vie, c’était vraiment chouette avec le recul.

10. Avec qui travailles-tu ?

Au quotidien, quand on est Ostéopathe Animalier, on est en relation étroite avec les vétérinaires, notamment ceux qui ont comme patients les animaux que l’on traite. Je suis aussi en relation avec les maréchaux pour les chevaux, avec les dentistes équins, avec les entraîneurs des chevaux et des chiens, avec des masseurs, pour les chevaux et aussi parfois pour les chiens ou encore avec des éducateurs.
On est donc en relation avec de nombreux professionnels qui gravitent autour de ces animaux-là. J’échange beaucoup avec eux. Ça m’aide aussi à ma propre lecture de l’animal.

11. Pourquoi être devenue enseignante ?

Tout a commencé avec ma collaboratrice que j’ai eue en stage lorsqu’elle était en dernière année études. Le stage s’est très bien passé et le feeling est bien passé. J’ai trouvé ça sympa de travailler avec quelqu’un alors que j’étais toute seule depuis de nombreuses années dans mon cabinet ou dans ma voiture. J’ai cru en elle à la sortie de ses études, je l’ai formé sur le terrain et après, j’ai eu la chance qu’elle reste avec moi. C’est là que je me suis aperçu que c’était aussi très gratifiant de former quelqu’un qui prêt sur le terrain. Les gens sont contents de la personne que j’ai pu envoyer et c’est ça qui m’a donné envie de transmettre. C’est aussi un challenge supplémentaire parce que l’enseignement n’était initialement pas du tout mon objectif.

12. Pourquoi l’ISEMA ?

J’ai choisi l’ISEMA tout simplement pour l’équipe pédagogique. Je trouve que l’équipe pédagogique est géniale. Avec l’administration, on a toujours une super communication. Dès qu’on a besoin d’un outil pour l’enseignement des élèves, c’est oui. Dès qu’on a besoin de se déplacer quelque part par intérêt pour l’intérêt du cours, c’est oui. Avec les autres professeurs, nous formons une super équipe et avons une dynamique géniale. Ça me porte.

13. Le + de l’ISEMA ?

L’international me plairait beaucoup car j’ai pu lors de mes études m’apercevoir que l’échange avec les pays à l’international, c’était hyper enrichissant. J’ai eu la chance de faire un externat à Vienne, en Autriche, à l’école vétérinaire. J’ai eu la chance aussi de rencontrer les vétérinaires et physiothérapeutes américains, allemands et espagnols qui m’ont beaucoup apporté. La vision à l’international de notre métier, c’est très enrichissant.

14. Comment être un bon Ostéopathe Animalier ?

Je pense que si l’étudiant veut être un bon ostéopathe animalier, il doit être honnête avec lui-même. Il ne faut jamais chercher à être quelqu’un qu’on ne veut pas. Il faut connaître ses points faibles. Il faut aussi savoir ce dans quoi on excelle. Il faut toujours avancer et toujours continuer à se former tout en restant assez humble et être toujours très honnête vis-à-vis de sa clientèle. Il faut se parer à toute éventualité, être vraiment accroché et accro à la routine.

15. Comment réussir ses études à l’ISEMA ?

Je conseille de travailler dur l’anatomie et la physiologie. Ce sont des socles qui doivent être très solides pour permettre à l’étudiant au quotidien de bien pratiquer. Je conseille aussi à l’étudiant de faire en sorte de se faire la main tout au long de ses études sur tous les animaux qu’il a à sa disposition, sans écarter aucune espèce. Il ne faut pas oublier que notre métier, c’est nos mains et la main se travaille en pratiquent des heures. L’ostéopathie, ce n’est pas un livre de recettes où on applique bêtement une recette. Il y a aussi le ressenti et la sensibilité du praticien. Et ça, ça fait partie des qualités qu’on doit avoir. On doit être sensible.